A Mélie, sans mélo, de Barbara Constantine
Mélie, soixante-douze ans, vit seule à la campagne. Sa petite-fille, Clara, vient pour la première fois passer toutes les vacances d’été chez elle. La veille de son arrivée, Mélie apprend qu’elle a un problème de santé… Elle verra ça plus tard. La priorité, c’est sa Clarinette chérie !
Mélie, le mélo, c’est pas son truc. Elle va passer l’été (le dernier ?) à fabriquer des souvenirs à Clara. Des rigolos. Comme regarder pousser les bambous en écoutant La Traviata, chanter sous la pluie des chansons de Nougaro, goûter les mauvaises herbes qui poussent le long des chemins. Il y a aussi… le vieux Marcel, qui va apprendre à Clara à faire de la mécanique, Fanette, sa mère, qui va lui trouver un beau-père, Bello, son parrain, qui va agrandir sa bande de filleuls musiciens. Et puis, comme la vie est vraiment dingue des fois, il y a Mélie qui va enfin rencontrer le grand amour… Cent cinquante ans à eux deux ? Mais quand on aime, on ne compte pas !
Mon avis :
(\_/)
( = '. '= )
(")_(") (ceux qui le liront ou l'ont lu comprendront!)
Ahhhh! Quel plaisir de retrouver Barbara Constantine que j'avais découvert avec "Tom Petit Tom tout petit homme Tom". J'étais impatiente d'ouvrir ce livre, je savais d'avance que j'allais adorer. J'ai retrouvé le style simple et joyeux de l'auteur, qui nous raconte principalement l'été que passe Clara avec sa mamie Melie et ses ami(e)s. Les personnages sont attachants, j'ai adoré Mélie et Marcel, et leur façon de faire attention l'un à l'autre. La petite Clara est toute mignonne, très complice avec Mélie, elle me rappelle un peu mon enfance.
L'auteur fait pas mal de références à des chanteurs de l'époque, comme Claude Nougaro dans "La pluie fait des claquettes", Boby Lapointe dans "La maman des poissons" (dont vous trouverez le lien ci-dessous. Je ne connaissais pas ce chanteur des années 60, cette chanson est une comptine, avec de belles paroles). On retrouve aussi les paroles de "A bicyclet-te" d'Yves Montand, etc... Elle parle brièvement de la résistance et de la jeunesse des personnages agées dans l'histoire. Chacun voyage à sa façon et on retourne aux choses simples de la vie, comme regarder les poissons dans l'eau, une araignée faire sa toile, créer une cabane dans un arbre etc...
L'auteur s'amuse ici à faire "parler" le matériel, comme une chaise ou un lit (passages très amusants). En voici un extrait :
[après avoir repeint la chaise en bleu, Clara lui demande ce qu'elle en pense] :
"Eh ben là, tu vois, je dirais que j'aime. En plus, ça tombe bien. J'ai toujours pensé que le bleu, c'était la couleur de l'espoir. Alors, c'est peut être une nouvelle vie qui commence. Pour moi, l'orpheline. Dernière d'une famille de six. On vient par six ou par douze, tu vois. Rarement d'impairs. Sinon, on change de catégorie. Pièces uniques, oeuvres d'art, trônes. L'aristocratie quoi. Pas un truc pour moi. Mais pièce unique...ça m'aurait bien plu! Orpheline, tu dirais que c'est presque pareil hein? Et ben non! On ne dit pas "trois chaises uniques" pour des chaises. On dit "trois chaises dépareillées"! Nuance. Mais je m'en fous. Parce que bien réfléchi, j'aime mieux être là où je suis. Ici, personne n'a peur de se balancer sur moi, de s'appuyer à mon dossier, de laisser les chats se faire les griffes sur mes pieds, de me monter dessus en gardant ses chaussures. Ou même... de me peindre en bleu pétard ! [...]" page 107.
Je conseille ce livre à tous ceux qui recherchent un moment de bonheur, de légèreté, et de pureté dans cette jungle urbaine. On ressort de ce livre apaisé, calme et ressourcé!
Enfin, voici un lien qui mène à une petite interview de Barbara Constantine lors de la sortie du livre : Trois questions à B.C
Note : 9/10