La Ligne Verte de Stephen King
Résumé :
En 1935, Paul Edgecombe est gardien-chef au bloc E, celui des condamnés à la chaise électrique, du pénitencier de Cold Mountain en Louisiane. Un jour, un nouveau détenu arrive. Il s'agit de John Coffey, un colosse, condamné pour le viol et le meurtre de deux fillettes, sœurs jumelles. Cependant, ces faits offrent un contraste très troublant avec la douceur et la gentillesse de John qui est, semble-t-il, doté de pouvoirs surnaturels. De leur côté, à part le jeune et cynique Percy Wetmore, toujours prêt à satisfaire ses instincts sadiques, Edgecombe et son équipe doutent que John soit coupable...
Tout d'abord, que dire si ce n'est :
Ôh Merci Maître King!
Ce livre a la particularité d'avoir été rédigé sous forme de roman- feuilleton en 6 épisodes. Stephen King s'était alors lancé le défi de les ecrire dans un court laps de temps, challenge réussi!
L'histoire raconte en parralèle la vie actuelle de Paul Edgecombe, vieil homme qui demeure en maison de retraite, et d'un autre côté ce même homme nous dévoile l'histoire qu'il a vécu en 1932, au pénitencier dans lequel il travaillait, alors qu'il amenait les condamnés à mort sur la chaise électrique.
L'arrivée de John Caffey ("comme la boisson mais ça s'écrit pas pareil") va chambouler la vie des gardiens du bloc E ainsi que celle de certains détenus. En effet, condamné pour le meurtre et le viol de deux fillettes, John est déjà percutant par son physique : grand molosse d'au moins deux mètres, de couleur noire, et de très grande carrure. Il a cependant un regard doux, qui pour rien au monde ne pourrait nous faire penser que c'est un meurtrier. Cependant, nous allons découvrir que cet homme est doté d'un don plus fort que la nature.
Je dois avouer que je suis une fan de Stephen King. J'avais cependant dû mettre ses romans de côté, car j'étais devenue trop sensible aux scènes d'horreur auxquelles il nous a habituées.
Dans ce livre, il nous fait découvrir un tout autre genre : le fantastique qu'il mêle facilement aux sentiments humains profonds, et touche un point sensible qui a beaucoup été plébiscité : La peine de mort.
Chaque scène est bien décrite. Les anecdotes qu'il nous raconte sur tel ou tel personnage nous permet d'immerger à chaque page un peu plus dans cet univers carcéral. Les exécutions sont très précises, celle de Delacroix est bouleversante, mais moins que celle de Caffey. On se laisse emporter par les larmes à travers les lignes. Stephen King est pour moi un génie des mots. Il sait nous capturer dans ses histoires en seulement quelques lignes!
A travers l'histoire, nous ressentons l'amour, l'humanité, l'entraide, la sensibilité, le respect,mais également la haine, la honte, la pitié, la peur et la hantise (de la chaise electrique).
Je ne voudrai pas trop en dévoiler sur l'histoire mais vous donner l'envie de le lire. Je le conseille à tout le monde! Que ceux qui ont vu le film (avec Tom Hanks) ne me disent pas qu'ils ne veulent connaitre la véritable histoire de Mister Jingle!
J'ai noté quelques phrases qui m'ont frappées durant le récit, que je vais mettre car elles méritent vraiment d'être retenues :
"Il y a deux choses, j'ai répondu. Et l'une d'elle est ma chaussure". (Paul à ses collègues)
"On a peut être l'âge de ses artères, mais le coeur n'a pas d'âge" (Paul)
"J'lai fait. J'l'ai fait, pas vrai?" (John à Paul)
'J'ai rêvé de toi. J'ai rêvé que tu errais comme moi dans l'obscurité. Et puis, nous nous sommes rencontrés". (Melinda à John)
"J'veux dire qu'on se prépare à tuer un don de Dieu". (Brutal à Paul)